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© Tapicheri

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Entretien exclusif
Camille de Villartay,
créatrice de la marque de tapis pops et colorés Tapicheri

C’est grâce à Instagram et ses fameux algorithmes que j’ai découvert les créations uniques et colorées de Camille. Ses tapis m’ont tapé dans les yeux ! Je les ai tout de suite bien imaginés chez mes clients tant ils font partie de mon univers. J’ai donc rencontré Camille en janvier avec mon mini dans sa poussette à son bel appartement showroom. Nous avons échangé, papoté et bien accroché ! C’est avec joie que je vous présente donc la créatrice de la marque Tapicheri !

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«  Tapicheri, des tapis de qualité et joyeux qui rendent heureux » telle semble être ta devise. Tes tapis en laine de Nouvelle-Zélande sont créés à Paris et tuftés à la main en Europe. Tapicheri ce sont des tapis prêts à poser mais aussi des créations uniques sur-mesure.

© Gabriel de la Chapelle

Peux-tu nous raconter l’histoire de Tapicheri ? ​

​Figure-toi que je n’avais jamais acheté de tapis avant de créer Tapicheri ! J’avais un gros frein lié à l’entretien et puis les appartements successifs où j’ai vécu depuis mes études n’étaient pas adaptés, trop petits, trop biscornus. L’élément déclencheur a été un déménagement providentiel en plein confinement il y a trois ans, dans un appart plus grand où il fallait absolument installer des tapis ! J’ai alors écumé les sites et marques de tapis, trouvé des merveilles, mais… il y avait toujours un “mais”. Je ne me reconnaissais pas forcément dans les tapis que j’avais sous les yeux. J’ai donc décidé de dessiner les deux modèles que j’avais en tête et de les faire produire. 

 

Le projet Tapicheri a commencé à émerger à force d’entendre les réflexions récurrentes de mes hôtes… ils sont cools tes tapis, tu les as trouvés où, je cherche aussi mais c’est compliquééé…

J’étais alors architecte d’intérieur salariée pour un grand magasin très connu, il a fallu quelques mois et un plan de départ volontaire suite au Covid pour que je dépasse ma peur financière (la plus tenace) et que je décide de me lancer !

 

Présenter Tapicheri… alors je dirais que c’est une marque à histoires, des histoires qui font voyager, rêver, imaginer. Pour chaque tapis, je me raconte une légende, je me perds dans un monde imaginaire. Je crois que j’ai toujours fait ça, depuis que je suis enfant, élaborer des univers enchanteurs qui me permettent de m’évader et de transformer la réalité.

Tapicheri, c’est aussi évidemment la couleur, qui me met tellement en joie.

J’aime ce qui est dépareillé, ludique, joyeux, extravagant... cela doit forcément se ressentir dans l’esprit de la marque !

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© Tapicheri

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© Tapicheri

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© Gabriel de la Chapelle

Dans la première collection, je crois que mon préféré est Kaboom. Je l’ai dessiné en pensant à Kumi Sugaï, un artiste japonais du XXe siècle que j’adore. On peut y voir une comète, une rose des vents, une explosion de dessin animé… j’aime beaucoup l’idée que chacun.e va s’approprier le dessin original et y voir ce qu’il ou elle a envie d’imaginer.

Une cliente m’avait d’ailleurs commandé un Kaboom aux couleurs personnalisées pour la chambre de son petit garçon fan de Goldorak.

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Je sais que tu les aimes tous mais peux-tu nous parler d’un modèle en particulier ?

Tu as raison, je les aime tous et je serais bien incapable de devoir en choisir un pour remplacer le tout premier Horizon qui se trouve toujours dans mon salon ! ;)

 

Je me dis que c’est peut-être un bon critère, de ne pas être lassée après plus de trois ans de cohabitation avec ses couleurs éclatantes. Horizon est d’ailleurs le modèle Prêt-à-Poser qu’on m’a le plus commandé en personnalisation, j’en ai déjà fait plusieurs déclinaisons assorties aux intérieurs de mes clients. Selon la gamme de couleurs choisie, il peut se révéler très doux comme très pop.

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© Gabriel de la Chapelle

Dans la deuxième collection, j’ai un faible pour Coeur. Ce motif universel fait tellement du bien aux yeux et à l’âme. Je l’ai voulu rayonnant, comme en mouvement. La forme ronde est en plus géniale pour les tapis, cela permet de les intégrer vraiment facilement à tous types d’espaces même petits, de recréer une unité entre les meubles qui se trouvent autour.

J’adore aussi Puzzle. Le mélange de laine épaisse et classique, les couleurs adoucies, les motifs à la fois géométriques et naïfs… je crois que c’est lui que je prendrais pour remplacer mon Horizon, tiens !

© Fanny Retailleau

Créative, tu fourmilles de projets. Dis-nous en plus sur ta dernière collab !

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© Tapicheri

La dernière collab s’est faite avec Atelier Brunette, une mercerie unique qui édite ses propres tissus et crée des patrons de couture superbes. C’est grâce à Emilie de Klin d’Oeil, que je connais depuis longtemps, que la rencontre entre Tapicheri et Atelier Brunette a eu lieu. Le tapis Java a été imaginé à plusieurs cerveaux, depuis le dessin d’origine jusqu’à sa retranscription en laine, avec des couleurs douces et des effets de matière bouclée qui donnent du relief au tapis.

 

Ce qui me plaît énormément dans les collabs, c’est de voir s’exprimer en “langage tapis” des artistes ou créatifs qui ne sont pas familiers avec ce support. Cela donne des résultats en général très frais, très joyeux. C’est magique quand deux univers de marques se marient et s’enrichissent l’un l’autre.

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© Tapicheri

Ta couleur du moment en décoration ?

 

Je ne me lasse pas du bleu et de son association avec des teintes chaudes : bleu-rose-rouge-orange, je ne sais pas pourquoi cela me rend si heureuse. Je suis en train de repeindre tout mon couloir en bleu glacier et j’ai prévu d’animer les portes avec les super frises de Mues.

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© Tapicheri

Et évidemment, tu aimes la déco. Tu as beaucoup de goût et ta personnalité se reflète chez toi ! Quelle est ta dernière acquisition ? et celle dont tu rêves ?

Merci pour ce compliment qui me touche beaucoup ! 

J’ai l’impression d’avoir encore une déco d’étudiante, composée au gré de mes trouvailles, un peu dépareillée et bariolée, composée d’un mélange de vintage récupéré, d’Ikea fonctionnel et de pièces de design chinées au fur et à mesure. Mes dernières acquisitions sont quatre chaises Bruno Rey d’époque, rouges avec les veines du bois apparentes. J’en rêvais et les ai traquées sur les sites de vintage pour finalement les trouver sur Instagram. La livraison a eu lieu sur le trottoir à 6 heures du mat un dimanche, le vendeur me les a déposées sur son trajet nocturne Rotterdam-Bordeaux !

 

La pièce dont je rêve en ce moment (sinon la liste serait beaucoup trop longue :)) : je suis tombée nez à nez avec le porte-manteau Astrolabe de Roger Féraud dans une brocante, je me mords les doigts de l’avoir laissé filer. Mon porte-monnaie me remercie encore en revanche.

Un lieu dont la déco te plaît particulièrement ? 

 

Il y en a beaucoup 🥰

 

En premier, je citerais Papotte, des maisons de vacances dans un ancien moulin en Bourgogne. Les propriétaires sont adorables et ont fait le tour de force de tout rénover en neuf mois avec Heju. Y séjourner, c’est se laisser glisser dans un monde apaisant où les soucis n’existent plus.

 

J’ai également adoré la Manufacture Royale de Lectoure l’été dernier. Ce lieu est incroyable, chargé d’histoire et a été magnifiquement restauré par Christèle Ageorges. C’est notre petit plaisir en vacances, nous nous offrons de beaux endroits en famille pour quelques nuits !

 

Dans un autre style, je rêve de pouvoir déambuler dans les scénographies d’Atelier Vime ou les projets de Claude Cartier. Et sur ma wish list 2024 : l’hôtel Cowley Manor Experimental décoré par Dorothée Meilichzon.

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© Tapicheri

Une personnalité qui t’inspire en déco ?  

 

Pareil, difficile de répondre tellement il y a de personnalités inspirantes !

Je vais me tourner vers les “anciens” et je pense évidemment à Charlotte Perriand, sa personnalité, sa liberté et sa créativité sans limites. La photo où elle lève les bras le buste nu face à la montagne représente tellement l’idée que l’on se fait d’elle. Cette femme pouvait tout faire et a d’ailleurs touché à tous les domaines, de l’architecture au design de meuble, jusqu’à sa participation à la fondation de l’ENSCI (Ecole Nationale Supérieure de Création Industrielle), une des meilleures écoles de design industriel.

 J’ai eu la chance de rencontrer sa fille Pernette lorsque j’étais scénographe au Bon Marché. Nous avions travaillé ensemble avec Pernette et son mari Jacques afin de reconstituer la Maison de Thé que Charlotte avait conçue pour l’UNESCO en 1993. Quel enchantement de plonger dans ses plans de l’époque, entièrement faits à la main évidemment, et qui n’avaient laissé aucun détail au hasard. Nous étions allées choisir une par une les pierres qui composaient les pas japonais avec Pernette chez un marchand de cailloux que j’avais déniché dans le nord de Paris.

Un de mes plus beaux souvenirs professionnels !

 

Sous un angle plus déco, je suis toujours enthousiasmée par les mises en scène de Ruth Sleightholme pour House & Garden. Le chic british décomplexé et exubérant dans toute sa splendeur.

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© Hay

Un objet design iconique pour toi ?  

 

Toute la collection Hay je crois ! Je pourrais vivre dans un appartement témoin Hay…

 

Pour moi un objet design iconique est un objet utile, solide, beau (même si la notion de beauté est toujours subjective), en tout cas au design sobre et sans fioritures, qui traverse les époques et dont on peut avoir oublié le ou la designer initial.e.

 

A ce titre, je pourrais aussi citer le guéridon de bistrot que j’ai emporté avec moi à chaque déménagement : piètement années 50 noir et plateau en formica noir cerclé de laiton. 

C’est une pièce que l’on voit partout, et qui fait à la fois tellement partie du paysage des terrasses françaises qu’il passe inaperçu. Pourtant, mis en majesté dans une petite cuisine par exemple, il fait tellement d’effet ! Le mien s’est patiné au fil des ans et des épreuves infligées par une vie de famille trépidante, et il n’en est que plus beau.

Un métier d’art qui te fascine ?

 

Souffleur de verre ! Ce métier est fascinant, comment réussir à transformer cette matière en fusion en objets avec la seule force du souffle - et sans se brûler ! Je pourrais rester des heures à les regarder.

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Boob sera le mot de la fin ?

 

Of couuuurse ! Boob comme le tapis imaginé pour Octobre Rose sur une idée originale de Decodeur !

Boob comme la sororité entre les femmes entrepreneures géniales et inspirantes que je rencontre depuis le début de l’aventure Tapicheri (clin d’oeil à toi Sophie et un grand coucou en passant à la team Band of Sisters). Boob comme la douceur et le moelleux de nos Tapicheris… ! Venez les tester et les adopter !

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© Fanny Retailleau

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